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Joseph Strick, Ben Maddow & Sidney Meyers - The Savage Eye (1960)


El ojo salvaje
English | Subs: Castellano/Français/English (muxed)
 66 min | x-264 mkv 720x480 ~> 720x540 | 2000 kb/s | 192 kb/s AC3 | 23.97 fps
1,02 GB
http://www.imdb.com/title/tt0054270/
This drama takes the form of a story told using documentary material as an intrinsic part of the narrative. In this journey through the dark side of 1950s urban life, the camera follows Judith - a newly divorced woman looking for a fresh start - through the streets of Los Angeles as she encounters the strange denizens of the city, ranging from trendsetters to religious fanatics. All the tawdry and desperate faces of this world become a mirror for Judith's personal failures and struggles to claim her new life.
The Savage Eye es un drama que integra materia documental como parte esencial de su relato, un viaje oscuro a través de la vida urbana de los EEUU en la década del 50. Judith, una mujer recientemente divorciada, baja de un avión buscando recomenzar su vida y sostiene un diálogo con un ser inmaterial que de pronto la interpela. Revolviendo entre los jirones de una autobiografía, las sombras de deseos y de frustraciones, ambos recorrerán las calles de Los Angeles y se cruzarán con sus extraños moradores, un amplio espectro que va desde diseñadores de moda hasta fanáticos religiosos. Todos los sombríos, triviales y desesperados rostros de ese mundo se convierten en un espejo para los fracasos personales y el empeño de Judith por empezar una vida nueva.
Judith McGuire (Barbara Baxley) débarque à l’aéroport de Los Angeles. Elle vient de divorcer et espère refaire sa vie dans la cité des anges. Une voix l’accoste, c'est le narrateur, le film. Un dialogue s’instaure entre cette âme troublée et celui qui se présente comme « le poète ». Ensemble, ils traversent la ville, en s’enfonçant toujours plus loin dans les sept cercles de l’enfer.


The Savage Eye est un film oublié, une perle méconnue du cinéma américain, une œuvre tournée en toute indépendance et qui annonce par certains de ses aspects ce Nouvel Hollywood qui mettra encore huit ans à apparaître. Un projet hors norme que ce soit par l'histoire de sa conception ou sa forme d'une incroyable liberté.
Dans les années 50, la forteresse Hollywood commence à sentir ses fondations trembler. La place du cinéma dans la culture populaire est menacée par l’influence grandissante de la télévision, mais les studios restent accrochés à un système de production et à des choix artistiques qui vont les conduire au point mort, et ce dès 1960. Hollywood pense que répondre à la taille des téléviseurs par le gigantisme va résoudre tous les problèmes (Les Dix Commandements en 1956, Ben-Hur en 1959), mais ne comprend pas que la révolution opérée par la télévision n'est pas qu'une question d'accessibilité dans les foyers. Forme et fond sont en pleine mutation, et l'industrie cinématographique se révèle incapable de prendre la mesure du cataclysme qui s'annonce. Sentant qu’une ère est sur le point de s’achever, certains expérimentent, s’affranchissent des règles classiques et réalisent des œuvres libres, audacieuses, folles, et ce en dehors du système des studios. The Savage Eye fait partie de ces films. Son tournage débute en 1956, comme pour prendre la relève directe du Petit fugitif, autre œuvre collective et indépendante, et s'achève en 1960, Cassavetes prenant alors à son tour le relais avec Shadows 
The Savage Eye es un film olvidado, una perla desconocida del cine norteamericano, una obra rodada con total independencia y que anuncia en algunos de sus aspectos a ese nuevo Hollywood que tardará aún ocho años en aparecer. Un proyecto fuera de serie tanto por la historia de su concepción como por su increíble libertad formal.
En los años 50, la fortaleza de Hollywood se resquebraja. El lugar del cine en la cultura popular resulta amenazado por la influencia creciente de la televisión, pero los estudios siguen aferrados a un sistema de producción y a elecciones artísticas que van a llevarlos a un callejón sin salida, y esto ya desde 1960. Hollywood cree que responder con gigantismo al tamaño de los televisores resolverá todos los problemas (Los diez mandamientos en 1956, Ben-Hur en 1959), pero no comprende que la revolución operada por la televisión no es más que un tema de accesibilidad en los hogares. Forma y contenido están en permanente mutación, y la industria cinematográfica se revela incapaz de tomar nota del cataclismo que se anuncia. Sintiendo que acaba una era, hay quienes experimentan, se liberan de las reglas clásicas y realizan obras libres, audaces, locas, todo fuera del sistema de los estudios. The Savage Eye se cuenta entre esos films. Su rodaje comienza en 1956, como para tomar el relevo directo de Little Fugitive(1953), otra obra colectiva e independiente, y concluye en 1960, cuando Cassavetes tomará a su vez la posta con Shadows.

 
The Savage Eye nous plonge dans un Los Angeles inédit, une ville vulgaire, arrogante et bigote. Ben Maddow, lorsqu'il écrit la première version du scénario, a pour idée de décrire la ville à la manière de William Hogarth , un peintre anglais du XVIIIème siècle qui retranscrivait de manière violente et féroce, dans la tradition du satiriste, la vie de la cité. S'ajoute bientôt l’idée d’une construction concentrique qui épouserait les sept cercles de l’enfer de Dante. Judith tombe du ciel au début du film (elle descend d’un avion) et son parcours l'emmène vers les profondeurs de la ville. Il y a beaucoup d’ironie envers la religion, l’idée de pêché originel, dans le discours poétique de celui qui pourrait être un ange gardien.
The Savage Eye nos hunde en un Los Angeles inédito, una ciudad vulgar, arrogante y fanática. Cuando Ben Maddow escribió la primera versión del guión, tuvo la idea de describir la ciudad a la manera de William Hogarth, un pintor inglés del siglo XVIII que, en la tradición del satirista, retranscribía de manera violenta y feroz la vida de la urbe. Se agrega pronto la idea de una construcción concéntrica que reproduciría los siete círculos del Infierno dantesco. Al inicio del film Judith cae del cielo (desciende de un avión) y su recorrido la lleva hacia las profundidades de la ciudad. Hay mucha ironía hacia la religión y hacia la idea de pecado original en el discurso poético de aquel que podría ser su ángel guardián.



Le regard que porte le film sur l'Amérique est en décalage complet avec la vision habituellement véhiculée par son cinéma. C’est le regard d’une femme socialement mise l’écart et qui, d'un coup, regarde son pays et ses compatriotes avec un œil neuf.(...)Le film voit L.A. comme une « terre abandonnée » (wasteland), dévoilant son architecture prétentieuse et arrogante en la mettant en regard avec la pollution, la crasse et le mauvais goût. The Savage Eye nous plonge dans une ville étouffante et déliquescente, écrasée par un soleil de plomb qui serait ailleurs perçu comme une punition divine. Une ville culturellement exsangue, dont la population se vautre dans des jeux du cirque modernes (l’hallucinante scène de catch), dans une bigoterie confinant à la folie collective (la non moins hallucinante scène dans l'église) et dans la consommation, notamment du sexe, ce qui ne fait que mettre en avant l'hypocrisie de cette société profondément psychotique.
La mirada que lanza el film sobre los EEUU se halla totalmente desplazada de la visión habitualmente transmitida por su cine. Es la mirada de una mujer que ha sido puesta al margen y que de pronto mira a su país y a sus compatriotas con nuevos ojos.(...) El film ve a Los Angeles como una "tierra yerma", develando su arquitectura pretenciosa y arrogante, poniendo en escena la contaminación, la mugre y el mal gusto. The Savage Eye nos sumerge en una ciudad asfixiante y decadente, aplastada por un sol de plomo que podría ser percibido como un castigo divino. Una ciudad agotada culturalmente, cuya población se vuelca a los juegos circenses modernos (la alucinante escena del catch), a un fanatismo que linda con la histeria colectiva (la no menos alucinante escena en la iglesia) y al consumo, sobre todo de sexo, lo que no hace menos que poner en primer plano la hipocresía de una sociedad profundamente psicótica.


The Savage Eye rend aussi compte de cette Amérique qui a basculé dans l’ère du doute, de la paranoïa et de la peur. La société est pulvérisée, le grand rêve d'unité vole en éclats. Le film fait état de cette sensation d’implosion par la fragmentation de sa mise en scène, par la déstructuration narrative, une construction qui répond aussi à cette sensation qu'a Judith de voir sa vie déchirée en mille morceaux. Judith, L.A., les Etats-Unis, le film… tout est morcelé, éclaté. Sons et images sont presque toujours désynchronisés : plus rien ne raccorde, plus rien ne fait sens.
Le film travaille ainsi sur de multiples niveaux : c’est à la fois de la pure fiction, une œuvre expérimentale et, dans le même temps, un témoignage documentaire en prise avec le réel de l’Amérique de la fin des années 50. Le film arrache des lambeaux de réel et les intègre à sa fiction. Les nombreuses scènes de rues ont été filmées sans préparation, sur le vif, sans autorisations, à la manière du cinéma vérité. Ces images saisissantes, splendides, choquantes et terribles ont été glanées par Joseph Strick sur une période de quatre ans. Trois chefs opérateurs sont venus l'aider ponctuellement, sur leur temps libre, sur leurs week-ends. Jack Couffer et Haskell Wexler sont deux directeurs de la photographie réputés.
The Savage Eye da así cuenta de unos EEUU que han caido en la era de la duda, de la paranoia y del miedo. La sociedad está pulverizada, el gran sueño de unidad vuela en pedazos. El film da cuenta de esta sensación de implosión por la fragmentación de su puesta en escena y por la desestructuración narrativa, una construcción que responde también a la sensación que tiene Judith de ver su vida desgarrada en mil pedazos. Judith, Los Angeles, los EEUU, el film, todo está despedazado, fragmentado. Sonido e imagen están casi siempre desincronizados: ya nada coincide, ya nada tiene sentido.
El film trabaja así sobre múltiples niveles: es a la vez pura ficción, una obra experimental y, al mismo tiempo, testimonio documental que enfoca la realidad norteamericana de fines de los años 50. El film arranca trozos de realidad y los integra en su ficción. Las numerosas escenas callejeras fueron filmadas sin preparación, en vivo, sin autorizaciones, a la  manera del cinéma vérité. Estas imágenes impactantes, espléndidas, chocantes y terribles fueron recolectadas por Joseph Strick en un lapso de cuatro años. Tres camarógrafos vinieron a ayudarlo puntualmente, durante su tiempo libre, los fines de semana. Jack Couffer y Haskell Wexler eran ambos directores de fotografía de gran prestigio.

The Savage Eye est une œuvre miraculeuse. Tout dans ce film surprend, étonne : la forme hybride entre documentaire et fiction, le choc entre la poésie hallucinée de la voix off et la trivialité des images, les fulgurances expérimentales, le dialogue inédit entre le film et son personnage, l'osmose parfaite entre le discours et la forme, la violence avec laquelle il dépeint la société Américaine… On pourrait pour ce film utiliser ces qualificatifs par ailleurs tellement abusivement utilisés : film culte, OFNI, film météore... mais il en est un qui tout simplement lui suffit : chef-d'oeuvre.
The Savage Eye es una obra milagrosa. Todo en el film sorprende, deja atónito: la forma híbrida entre documental y ficción, el choque de la poesía alucinada de la voz offcon la trivialidad de las imágenes, los relámpagos experimentales, el diálogo inédito entre el film y su personaje, la ósmosis perfecta entre el discurso y la forma, la violencia con la que retrata a la sociedad norteamericana. Se podría utilizar con este film tantos otros calificativos de los que tan a menudo se abusa: film de culto, OVNI, meteorito... Pero hay uno que le cabe a la perfección: obra maestra.
Olivier Bitoun, DVDClassik

Nuevo rip y capturas de ronnie (KG)
 English subs by serdar202, edited by corvusalbus (KG)

Se exhibió en Montevideo en 1965 bajo el título El ojo salvaje, ignoro si llegó a estrenarse en Buenos Aires, sospecho que no. Subtítulos franceses de Pierre Billard. Los castellanos son traducción de un servidor a partir de aquéllos y de la banda de sonido cuando esto fue posible.
Diría que puede verse como vaga precursora de Las alas del deseo por ciertos detalles que tiene: la voz off de ese ángel guardián/narrador/exterminador que interpela, cierta oscuridad infernal o terrorífica en su transcurso que sólo mengua hacia el final cuando cristaliza una suerte de yo poético compartido que instala la idea de promesa. Más allá de esa salvedad final no dudo en calificarlo como uno de los films más despiadados que yo haya visto.


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